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Anse Marcel

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Tour de l'ile
Anse Marcel
Heineken Regatta

Marigot, St Martin, Février 2005

Ce jour là, on avait décidé de SE BOUGER ! C'est-à-dire de quitter notre petite place tranquille au port, et d'aller faire un tour en mer. Programme apparemment simple et plein de belles promesses. Ça faisait en effet exactement 1 mois que nous étions au port ! Sans avoir déplacé le bateau une seule fois ! Honte à vous nous diraient les vrais marins ... Et en plus, on s'ennuyait ferme, rien à faire, pas beaucoup de rencontres, on finissait par chercher des noises à celui qui est juste en face de vous.... bonjour l'ambiance ! On a beau se dire qu'on est sur un voilier dans les Caraïbes, c'est pas rose tout les jours !

Nous nous levons à l'aurore, pour pouvoir passer le pont de 8h30. Je rappelle que nous sommes dans le lagon de Marigo Bay, et pour atteindre la mer il faut passer par un chenal au dessus duquel se dresse un pont. Celui-ci se lève 3 fois par jour, et c'est alors le défilement de tous les bateaux désirant entrer ou sortir du lagon.

On se réveille donc assez tôt, on pointe la tête par le hublot, on regarde le temps ...... gris, gros nuage, menace de pluie ! Ok, on se recouche vite fait, tant pis !!! Ben oui je sais, c'est ça la belle vie .....

Le soleil arrive enfin en fin de matinée. Nous hésitons, il y a pas mal de vent, le beau temps va t-il rester, la manoeuvre de sortie n'est t-elle pas trop dangereuse, il nous faut remonter l'ancre et éviter les nombreux hauts fonds du lagon, le vent ne va t-il pas nous déporter, l'ancre du bateau d'à côté nous gêne, comment faire, etc.... Bon, allez, on a décidé qu'on sortait, on le fait ! On va tenter de passer le pont à 14h30. OK, on prépare tout, le bateau et nous. Au dernier moment encore, après avoir préparer les amarres, j'ai dit à Fred "Fred écoute, regarde ! il y a trop de vent là, il s'est levé, la manoeuvre de sortie va être trop risqué, je crois qu'on devrait annuler" .... Fred reste pensif, hésite aussi.... Mais comment ça se fait qu'on hésite à ce point ??? On tergiverse encore et encore, puis Fred m'a dit "il ne nous reste plus qu'1 min avant la levée du pont, c'est maintenant ou jamais, que fait-on ?" ....... Bon, allez Ok on y va, ça va le faire..... j'espère ....

Et finalement ? Ben rien du tout, ça été impeccable, sans aucun raté, on est sorti de là "à l'aise Blaise", "cool Raoul", les doigts dans le nez, le vent n'était pas si fort que ça, la manoeuvre s'est parfaitement déroulée ! Alors pourquoi tout ce stress ?

En arrivant de l'autre côté du pont, donc dans la baie de Marigot, c'est la révélation : l'eau, regarde, elle est bleue transparente ! Incroyable ! C'est pas possible ! Comme elle est belle ! Et on l'avait déjà oublié, alors qu'on était juste à côté ??? Tout d'un coup on a l'impression d'être en vacances, on retrouve les joies de la mer !

(Petit) moment de réfléxion : Comment cela se fait-il qu'on s'est refait piégé ? Comment peut on transformer une vie de rêve, un endroit de rêve, en quelque chose de commun, banal, morne ? Ca paraît quand même incroyable de se dire qu'on s'ennuie alors qu'on est dans une île merveilleuse, en plus en bateau ! En restant à quai dans le lagon, on avait oublié ce qu'apporte la vie de bateau en mer, c'est-à-dire ses joies, cette liberté d'aller où on veut, de choisir son mouillage, de sentir les éléments naturels comme le vent sur sa peau, le soleil qui chauffe, l'eau incroyablement belle, la beauté de tout ça nous fait se sentir en vacances ! Au paradis pour certains !

En y réfléchissant, Fred et moi, on s'est aperçu qu'en fait, suite à nos derniers moments difficiles comme certaines traversées ou encore l'ouragan, on a gardé une envie absolue de sécurité, pour nous comme pour le bateau. Et quand on a réussi à trouver cette sécurité, il nous est difficile de l'abandonner, au risque de se retrouver dans des situations difficiles... Ainsi, nous nous sommes inconsciemment sentit effrayé à l'idée de quitter notre petite place sécurisée à quai, notre cocon, où le bateau est bien ancré, où on sait que l'ancre tient bien, elle ne risque pas de riper, le bateau ne risque pas de dériver, nous sommes bien en sécurité, des personnes savent que nous sommes là (marina, famille...), nous pouvons très facilement leur parler, et nous avons de plus tout le confort qu'on puisse souhaiter : l'électricité (donc utilisation de l'ordinateur non limité), internet (donc communication), les supermarchés à quelque pas (pas de rêve pendant des jours et/ou semaines de chocolat, de viande et autres... quand on veut, on va se servir), etc... Pour résumer je dirais : confort psychologique + confort matériel. Et pour avoir tout cela, nous sommes prêts à rester dans un endroit POURRI, le chantier, avec tous les bruits de chantier, toute la journée (grue, pelleteuse, scie et ponceuse, moteur, etc..), les odeurs de gazoils et d'antifoulings, la poussière de fibre, les ptits gars du chantier qui matent pendant la douche, l'eau ignoble du lagon avec tout ce qui flottent dedans (ils ont pas de fosses septiques ici ou quoi?), le passage de tous les speeds-boats tous les soirs et matin (bruit assourdissant des moteurs et remous garantis !), le vis-à-vis des voisins de pontons (pas toujours sympas), etc...

Ce sont toutes ces petites choses toutes simples qui nous semblait encore il y a quelques heures indispensables, et qui nous faisait tellement hésiter à aller faire un petit tour en mer ... incroyable ! Nous sommes donc réduits à ce besoin de confort qui nous tenaille et prend le dessus sur tout le reste ? Et pourtant le reste, n'est-ce pas la véritable BELLE VIE ?!

A suivre ...

Arrivée à l'anse Marcel après une toute toute toute petite nav, d'à peine 2 h ! Le vent est parfait, au début la mer est plutôt calme, mais dès qu'on est plus protégé par les reliefs de l'île ... c'est là qu'on comprend pourquoi, aussi, on veut vendre Ti'Bouchon. Dans les vagues, on bouchonne tout de suite, pas besoin qu'elles soient très grosses ! Enfin, si c'est pour 2h, ça va !

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Mouillage dans la baie. Et direct à la plongée ! On en redécouvre les joies, ça aussi on l'avait oublié ! Nous apercevons plusieurs lambis (gros coquillages qui se mangent) vivants ! C'est la première fois qu'on en voit des vivants. Une petite raie, sûrement une pastenague, vient nous rendre visite, ainsi qu'un très très beau poisson qui grignote les algues de notre chaîne d'ancre, il ressemble à un baliste ou à un perroquet, jaune/vert avec des motifs sombres, et n'est nullement gêné qu'on vienne voir de près ce qu'il fabrique ! Petit dîner tranquillou au clair de lune, à la belle étoile, en écoutant le clapotis de l'eau sur la coque de Ti'Bouchon .... que demander de mieux ?!

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Désolé,  pas beaucoup de photos !

MC.

 

CONTACT : ti.bouchon@free.fr