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Los Testigos
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Los Testigos, Vénézuéla, Septembre 2004. Ambiance désert....Eh ben on a quand même fini par y aller au Vénéz .... ce serait pas les cyclones qui nous y aurait poussé ? Une autre dépression importante s'annonçant sur les Antilles (transformée par la suite en ouragan Karl) a fini par achever notre courage et nous voilà décidés à descendre le plus au Sud possible pour fuir ces monstres de cyclones ! Plus jamais ça..... Départ de Cariacou le jeudi 16 septembre pour une navigation de 24h normalement, en direction des premières îles vénézueliennes, Los Testigos (littéralement "les testicules" ?). On part le matin vers 10h, avec un vent assez faible, on passe le long de Grenade sans trop s'approcher, il est actuellement interdit d'aborder l'île en raison de l'insécurité y régnant, désormais des rumeurs d'attaques de bateaux le long des côtes courent, beaucoup de débris flottent au large, on reste prudent, pas de feu de navigation, le réflecteur radar est baissé, le bateau est invisible sur l'eau, on fait des tours de veille sur le pont. On la longera jusqu'à tard dans la nuit, le vent ne daignant pas se lever. Il se lève enfin vers 1h du mat, force 4-5, on file, on fait des pointes à 6 noeuds, OUAOUH ! A l'aube, on aperçoit enfin les îles, que l'on atteint vers 13h. Record battu : enfin une nav dont les délais prévus ont été tenus ! et en plus, on a pas barré plus de 5 min à deux ! eh oui, notre pilote fonctionne impeccable, cool, à nous la belle vie pendant les nav, farniente et bronzage (cramage plutôt) et bouffe bien sûr. Ti'Bouchon en nav et les Testigos au fond
Los Testigos, 5-6 toutes petites îles, à ambiance désertique... il fait hyper chaud, la végétation est rase, il y a des cactus partout, et des milliers d'oiseaux qui survolent le tout, ça rappelle les westerns ! Il y a même un mini désert de sable, avec des immenses dunes de sable blanc, "las dunas". L'ambiance et la langue espagnol nous dépaysent vraiment, plus encore que les Antilles anglaises finalement, ça nous sort de la torpeur et de la "fainientise" qui nous avait envahit ce dernier mois, on crapahute dans l'île toute la journée, on marche on marche on marche, on grimpe on grimpe on grimpe ! Il n'y a quasiment personne, hormis quelques cahutes de pêcheurs et moins d'une dizaines de voiliers au mouillage, la tranquillité absolue ! Quelques paysages magiques....
Fred trouve même de quoi s'occuper en aidant à remettre à l'eau un bateau, Banta, échoué sur la plage par Ivan.....enfin c'est ce qu'on croyait avoir compris au début, parce qu'en fait, après avoir réussi à vraiment parler anglais / espagnol / portugais / français avec ce couple d'argentin / brésilienne, ils veulent en fait monter le bateau sur la plage pour le caréner ! Les fous ! Un travail de titans ! Ivan les a juste décalés sur le sable, et a fait monter le niveau de la plage, c'est tout; d'où leur difficulté à passer par dessus cette barrière de sable. Il faut juste lever l'avant du voilier de quelques mètres............ Pour la remise à l'eau ? Pas de problème nous disent-ils, il suffit d'environ 20 personnes et de quelques rondins de bois....... ben on se demande pourquoi on s'est fait chier au chantier nous ! Banta sur la plage
Dans une autre baie un peu plus loin, un autre bateau est échoué, Pluto, sur la plage, et là c'est vraiment le résultat d'Ivan. Terrible histoire que le proprio nous raconte. Malgré les 80 mètres de chaînes à l'eau et l'ancre, il a dérapé et la marée l'a échoué sur la plage; sa chaîne a arraché son étrave. Lorsque le bateau s'est couché sur le flanc, la coque s'est abîmée sur des rochers, l'eau a commencé à rentrer. Au même moment les pattes du moteur (cylindres bloc) ont lâché et celui-ci est sorti de son coffre pour aller s'écraser sur le proprio qui a perdu connaissance.......... il aurait pu finir noyé, mais un pêcheur téméraire des environs est venu le sortir du bateau en plein cyclone. Il s'en sort finalement avec deux côtes cassées... Cela faisait seulement 1 mois et demi qu'il naviguait avec son voilier........... incroyable malchance (de s'être trouvée sur la trajectoire d'Ivan) et / ou manque d'expérience (tous les autres bateaux étaient ancrés dans la baie d'en face), en tout cas, il l'a échappé belle ! Profitant de la présence de plusieurs tapouilles de pêcheurs, il s'est fait aidé de près de 30 gars pour soulever le voilier et le coucher sur l'autre flanc, afin de faire une réparation de fortune. Ça faisait peur à voir, et rappelle qu'une coque plastique c'est pas si solide que ça....... euh combien de millimètres d'épaisseur elle fait la nôtre ??? Pluto..........
Les Testigos sont des îles que nous n'oublierons pas malgré notre bref passage. Des plages désertes, une eau turquoise, une nature exceptionnellement sauvage et désertique, des joyaux encore à l'abri du rouleau compresseur touristique. Après ces 4 jours merveilleux dans ces petites îles, nous retournons vers la civilisation. Attention Margarita, nous voilà ! Et vive la bouffe, les fringues et le matos ! MC. |
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