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Puerto La Cruz, Novembre 2004

Merida et Los Llanos, un petit trip dans les terres vénezueliennes.

Départ de Puerto La Cruz vers midi, pour un trajet de17h  ! Eh oui ici les distances sont importantes, pas moins de 1000 km à parcourir. Heureusement c'est un car aménagé, un "bus cama", avec des sièges qui s'inclinent, on arrive à dormir, de toute façon il vaut mieux car la température interne y est d'environ 15°, la clim bouste tout son possible, ça caille ! On passe par les alentours de Caracas, juste assez près pour apercevoir les collines de favelas, puis Valencia, Barinas, et enfin Mérida.

Mérida est la capitale de l 'état de Mérida. La quasi-totalité de l'agriculture vénézuelienne y est produite (20% de la production locale seulement), le reste est importé (Bolivie, Canada, États-unis...). Le climat de montagne favorise la culture des fraises et framboises ... quel délice ! quelle orgie ! C'est aussi une ville réputée pour ses universités, il y a donc beaucoup d'étudiants qui y vivent. Le climat y est très agréable, à peine froid, suffisamment pour ne pas transpirer, ça fait du bien après nos 6 mois de chaleur de retrouver du frais !

Vue sur Mérida du téléphérique 

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Le marché de Mérida, trés riche en artisanat, fruits et légumes, vêtements d'hiver !

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Notre première balade consiste à se rendre à Los Nevados, petit village de montagne, auquel on accède par un téléphérique (le plus grand téléphérique du monde ! celui qui va le plus haut ! véridique !). Celui-ci nous dépose à 4000 m, et nous voici au sein du parc national de la Sierra Nevada. 3 à 4 h de marche au milieu des montagnes sont prévues pour se rendre à Los Nevados, où nous devons passer la nuit. Nous nous lançons, innocents, plein d'entrain pour cette petite marche ...

A l'arrivée du téléphérique, mieux vaut sortir les bonnets, ça caille !

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Le paysage est superbe, fleurs magnifiques et parfois gigantesques, très rares bosquets d'arbres tortueux, brouillards, froid, on se croirait au milieu du film "Le seigneur des anneaux", Fred me dit apercevoir le Mordor au loin .... ambiance féerique, elfique ? Nous avançons, crapahutons entre les rochers. Le mal d'altitude se fait sentir, Fred à la tête qui tourne. On fait des pauses. Après 6 mois de bateaux, nos jambes ne sont plus tellement efficaces ! Au bout de 5h, toujours pas de trace du village, est-on sur le bon chemin ? On croise un guide qui nous dit "encore 1h et vous y êtes". Bon, ça ira. 1h30 après toujours rien ! La fatigue se fait sentir, je n'arrive plus à marcher tellement j'ai mal au pied, les tennis c'est pas des chaussures de marche ! Je retiendrais cette phrase historique de Fred, dite il est vrai dans un moment de désespoir mais quand même : "Ah comme je voudrais être à Paris dans un bon fauteuil devant la télé " ! Si si je vous jure il l'a dit !

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Vue sur le lac

 

Au bout de 7h de marche et juste avant la tombée de la nuit nous arrivons enfin au village, et rampons jusqu'à une posada (hôtel) pour s'écrouler sur un lit ...  euh non dans un lit avec 3 couvertures dessus car il gèle et c'est pas chauffé ! Repas local préparé par la maîtresse des lieux, ambiance "comme à la maison".

 

Bonne nouvelle au petit matin, la route s'est effondrée et les jeeps avec lesquels nous devions redescendre ne peuvent plus passer .... il va donc falloir retourner au téléphérique à pied ?! Ah non, au secours, je ne peux plus poser le pied par terre ! Heureusement les mules sont là ! Sympathiques petits animaux, extrêmement inconfortables, bêtes et même méchantes parfois, elles nous attendent, pour 4 à 5 h de marche sur les chemins caillouteux. Fred qui déteste tout ce qui est de la famille des chevaux fait un peu la gueule .... ça promet. Finalement cela se passe relativement bien, la mule de Fred et la mienne se battent un peu pour être la première et ça donne lieu à quelques accélérations, mais bon, nous arrivons à bon port, au téléphérique, marchant comme des débiles (mal aux cuisses à cause de la mule, mal aux chevilles et mollets à cause de la marche). Attention, faites place aux 2 sportifs du dimanche !

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Mûles capricieuses

Mais bon, malgré tout, ça valait vraiment le coup, c'était grandiose, quoique un peu froid quand même .... je vous le recommande fortement, bon moi je vous attend en bas mais allez y vous, vous verrez ça va être super .... !

Fleurs merveilleuses, paysage grandiose, chemins rocailleux ....

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Remis ce cette "petite" marche, nous partons le lendemain matin pour 12h de 4x4, direction les Llanos ! Ce sont des vastes savanes, la plupart utilisées comme pâturage, réparties en gigantesques propriétés, les "hatos" ou ranch, dirigés par les "llaneros". Ils y font de l'élevage extensif de vaches, zébus, buffles, chevaux. Ces fermiers ont compris suffisamment tôt qu'ils valaient mieux préserver la faune se trouvant sur leur territoire plutôt que de l'exterminer, pour faire venir des touristes. On se rend vite compte qu'ici il est difficile de faire du tourisme seul, il faut faire partie d'un groupe pour pouvoir entrer dans les propriétés privées. Nous nous retrouvons donc dans un groupe organisé international de touristes : français, hollandais, finlandais, suédois, tchèques. Nous sommes accueillis dans un campement perdu au milieu de la savane, accessible après 5h de route / piste remplie de nids de poule. On y dort en hamac, ça nous rappelle des souvenirs !

Avant même d'arriver au campement, on se rend compte de l'omniprésence de la faune sauvage : pas moins de 5 caimans (Caiman crocodylus, le "baba") et 1 cabiai ou "capibara", plein de piafs, qui traversent la route.  Le lendemain, promenade en pirogue sur le fleuve, et là, avant même de monter dans la pirogue, on aperçoit des dauphins ! Les dauphins roses d'Amazonie que j'ai toujours rêvés de voir ! Il y en a deux qui chassent autour de la pirogue et ne sont nullement impressionnés par notre présence ! Qu'ils sont beaux ! Je n'en revient pas !

Si si c'est un dauphin, regardez bien on voit son aileron. Contrairement aux dauphins des mers, ceux-çi ne restent que quelques dizièmes de secondes hors de l'eau, il est trés difficile de les photographier !

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On se promène le long des rives, afin d'observer une quantité incroyable d'oiseaux (martin pêcheur, grue et héron, ani, etc.... je ne me rappelle plus les noms). On approche de près les caïmans, un des fils du guide nous ramène deux petits bébés caïmans, la maman n'est pas loin, elle guette .... Tout d'un coup le guide saute de la pirogue, plonge, et remonte à la surface avec une tortue aux formes incroyables, une "mata mata".

Puis petit "safari" en 4X4 puis à cheval dans la savane. Ces savanes inondées sont un lieu de prédilection pour l'observation des oiseaux, ils y viennent par milliers. Nous apercevons des groupe d'ibis rouge et autres ibis (les "corocoros"), des spatules (sorte de flamands roses), des cigognes, des hérons, des aigrettes, des canards, des kikiwis ici appelé les "cristofué", des rapaces (buses, aigles ou "aguilo"), des perruches et des aras, des sortes de palombes, des colibris, des cormorans, etc....

Les cours d'eau sont remplis de piranhas, pas du tout craintifs et extrêmement agressifs ! Tu jettes un hameçon avec un petit bout de viande et hop ! en 2 secondes ils sont dessus ! Ils sont le met favori des llaneros, ils auraient semble t-il un effet aphrodisiaque .... ils seront donc au repas ce soir là, et après ... fiesta dans les hamacs !

Le nombre de caïmans que l'on a vus est impressionnant, par centaines, on en trouve quasiment à chaque fois qu'on tourne la tête ! Ils sont protégés, ici il faut un permis pour les chasser, celui-ci est généralement accordé tous les ans quand les caïmans pullulent et deviennent tellement nombreux qu'ils se retrouvent en concurrence les uns les autres pour la nourriture, et menacent d'affluer vers les fermes. Bon nombre de serpents aussi, mais pas d'anaconda bien qu'on en ai cherché durant 2h. Pas moins de 5 espèces de tortues. Ah oui nous avons aussi vu un superbe fourmilier ! Magnifique, gigantesque ! Bref en 4j nous avons vu plus d'animaux qu'en 5 ans de Guyane ! Et pourtant c'est la même faune dans les deux pays ! Bon OK le jaguar restera toujours un mythe pour nous, même ici nous ne l'avons pas vu ...

Envol des spatules et d'ibis, une drôle de cigogne (Jabiru, "Garzon soldado")   / Bébé caïman  / J'lai eu ce piranha !  /   Serpent  /  Tortue mata-mata.

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Le fourmillier !   /  Un caïman  /  Concert des llaneros.

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Les llanos sont vraiment un paradis pour voir les animaux, nous avons adoré notre séjour, moi ça m'a rappelé les savanes africaines, et me donne envie de découvrir plus encore le Venezuela, ce pays recèle de multiples richesses, peut être y aurait il une petite place pour nous ???

Pour conclure : VIVE LE VENEZ !

MC

CONTACT : ti.bouchon@free.fr