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Descente vers le SudCariacou, Août 2004 Ça y est, c'est décidé, nous n'irons pas plus haut, adieu les Martinique et Guadeloupe, le centre commercial, le nutella et les magazines, les appels moins chers vers la France...... Le temps des cyclones approche de plus en plus.... a vrai dire nous sommes déjà en plein dedans maintenant, alors mieux vaut aller se rapprocher d'un abri anti-cyclonique. Nous redescendons les Grenadines, ferons des arrêts dans les petites îles qui nous ont bien plus (MAYREAU, TOBAGO CAYS....) et celles où on a pas pu s'arrêter à l'aller (CANOUAN, Petite MARTINIQUE.....), puis un arrêt prolongé à CARIACOU avant d'aller à GRENADE, et de là on verra bien ! CANOUAN Départ de Port Elizabeth, BEQUIA, le mercredi 14 juillet, à destination de la Baie de Charlestown, CANOUAN. Départ à 8h30 et arrivée à 13h30 soit 5 heures de navigation, plutôt tranquille, en vent arrière puis en vent de travers, un bon vent force 4-5 nous pousse, les vagues sont toujours là mais restent de tailles raisonnables, entre 2 et 3 mètres max, on est pas mal balancés mais le bateau file, trace sa route sans soucis.... Ah si petit soucis quand même, au bout d'une 1/2 heure de navigation, on s'aperçoit que le fond du bateau baigne dans quelques litres d'eau, 6 seaux exactement, que Fred s'empresse de vider. Mais d'où vient cette eau, et surtout continue t'elle encore à rentrer......? Une voie d'eau...? Apparemment non, au bout des 6 seaux le bateau ne semble pas se ré-remplir d'eau, ouf ! D'après le mécano du bord cela provient des tuyaux de la pompe à eau, encore et encore elle, qui sur ce bord là aspirerait de l'eau au lieu d'en recracher !
Le lendemain matin, nous avons tous les deux des sales têtes. En plus, il fait un temps dégueulasse, grains et pluies se suivent, la houle s'en mêle, le bateau roule et roule, tourne et tourne autour de son ancre car le vent change de direction constamment. Ça suffit, on se casse de cet endroit de merde ! Sous la pluie on s'en va, vers des horizons plus calmes...... et plus ensoleillés please ! Enfin on a quand même réussi à trouver une chouette petite maison.... et un chti bateau pour aller pêcher !MAYREAU Départ de Charlestown Bay, CANOUAN, le jeudi 15 juillet, vers 10h30. Arrivé à Salt Whistle Bay, MAYREAU, vers12h30. Navigation plutôt monotone, d'abord au moteur car il n'y a pas un souffle d'air, puis on sort le génois pour faire style "on fait de la voile quoi!" Ah notre petite baie paradisiaque, quel bonheur de te retrouver, toi et ta tranquilité (enfin toute relative, voire la suite), ton paysage magnifique, ta superbe plage ... sous la pluie c'est vrai mais bon quand même... On se laisse pas abattre sur Ti'Bouchon, après des mois de recherches intenses on a réussi a mettre la main sur une bouteille de Ricard à Bequia, Yes ! / Et la pizza de Fred, Yes !Le seul hic dans cette baie, c'est qu'elle est tellement bien que tous les bateaux veulent y venir, et comme le dit le guide "l'évitement tient du miracle" car c'est une toute petite baie et y'a pas beaucoup de place. Pour tout vous dire en fait nous avons passé près de deux heures à guetter tout ce qui se passait dans le mouillage tellement il y avait de l'animation, en quelques heures, de 10 bateaux on est passés à une petite trentaine.... tous arrivant quasiment en même temps bien sûr....
Pendant ce temps là, arrivent les bateaux de location dont ils faut se méfier, non pas les M_ _ _ _ _ _S, bien qu'ils faillent s'en méfier tout autant, les autres, ceux aux enrouleurs de génois à bande UV rouge, les S_ _ _ _ _ _S, et attention avec ceux là, généralement d'équipage français, faut faire gaffe ! Nous avons dénombré pas moins de 5 sté de location de bateaux dans le coin (Moorings, Sun Sails, Bare Foot, Switch, et les autres sans logo visible), certaines avec skipper, c'est mieux pour nous, d'autre sans, et là il faut les fuir quand on les croise en mer et se tenir prêt quand ils entrent au mouillage ! C'est pas qu'on soit contre la location, nous en avons aussi profité à une époque, mais les loueurs, faites gaffe à qui vous louer vos bateaux, demander leurs s'ils savent en faire un minimum, et même un maximum serait mieux car ce sont des dangers publics, c'est pas qu'on joue les malins, mais à chaque fois qu'on les a vu arriver ça été la catastrophe.... et quand je pense que le loueur de Martinique nous avait remis entre les mains, à l'époque, un Océanis 400, eh ben, il avait pas peur, car nous aussi alors on a fait pas mal de conneries, du genre quand on s'est pris un quai de face, sur l'étrave, à toute vitesse.... heureusement pas trop de marque.....par contre pour les mouillages on était déjà pas mauvais....! Enfin bref, le bateau, ça pardonne pas, il faut être extrêmement prudent et toujours humble, Amen.... Voici donc deux bateaux à enrouleurs rouges qui se pointent, le mouillage est déjà bien plein, et ils s'approchent quand même de l'intérieur de la baie, passant ente les bateaux déjà mouillés à toute vitesse, on a même droit à un dérapage contrôlé ! Eh mec t'es pas au volant d'une bagnole là ! Et puis ca y est, les deux en même temps repèrent LA place qui reste, et s'avancent vers elle, j'entends sur un des voilier "vas y jette" et aussitôt sur l'autre "mets l'ancre vite" ! Résultat, tous les deux se retrouvent à quelques centimètres et manquent de se cogner.... le plus intelligent, ou le moins con, des deux, relèvent un peu son ancre, et recule... sur un autre bateau, son ancre qui pend dans l'eau se prend dans la chaîne de l'autre, et entraîne le bateau dans son sillage... catastrophe.... un boat man du coin qui se trouvait là plonge aussitôt et décroche l'ancre, sauvant ainsi le bateau, dont les propriétaires (en fait locataires eux aussi...) n'étaient bien sûr pas à bord. Ils l'ont échappés belle ceux là. Les fous furieux repartent un peu plus loin, on flippe qu'ils s'approchent de nous, mais non finalement ils décident de mouiller dans le fond de la baie, ouf ! Arrive alors un autre bateau, voilier, qui vient se mouiller tranquillement à côté du reef....mais il a pas de sondeur ou quoi? et lance un furieux "vas y jette 40 mètres de chaîne" ! Attends man ici y'a que 2 mètres de fond donc au niveau chaîne tu peux mettre entre 3 fois et 7 fois 2 mètres (donc entre 6 et 14 mètres ) mais pas 40 t'es malade ! Évidemment il recule sur le reef avec toute cette longueur, et un autre boat man vient lui dire de changer de place..... Enfin des histoires comme ça y'en a des milliers à raconter, alors une seule morale à tout ça : fuyez devant l'ennemi ! ==> ALERTE ROUGE ! Un soir, nous prenons la météo de 8h, avec les cartes satellites reçues par fax via la BLU (voir "Trucs & Astuces"), et là, alors que nous nous apprêtions à passser une petite nuit tranquille, la carte de prévision des cyclones, où il y a habituellement inscrit "NO TROPICAL CYCLONE", a changé.... il y a marqué : "POSSIBLE TROPICAL CYCLONE in 36h" ! Au secours, qu'est ce que ça veut dire "POSSIBLE", et 36h c'est trop court comme délai, j' croyais qu'ils les annonçaient vachement plus en avance, c'est quoi ce délire? On essaye de se calmer, on sort la tête du carré pour regarder les autres bateaux, personne n'a l'air de paniquer, personne ne met les voiles, tout le monde a l'air serein.... serions nous les seuls a avoir eu cette information ? Que fait-on, on quitte le mouillage et on tente de rejoindre de nuit CARIACOU le premier abri anticyclonique, à plus de 20 miles de là? Après réflexion, on se dit que le délai est trop court, et prendre la mer de nuit c'est pas la meilleure solution, alors tant pis, on reste ! On range impeccablement le bateau en cas de secousses et autres, dedans et dehors, on remet de la chaîne, et on attend..... drôle d'attente.....on a pas dormis de la nuit bien sûr, il y a bien eu quelque chose, mais c'était plutôt un gros grain, avec de bonnes rafales de vent, et c'est tout ! Ouf on est pas mort !!!! Mais est ce que les 36h sont passées ou pas, il en est où ce cyclone, comment savoir? On arrive pas à rechopper la météo par fax, donc on ne voit pas la nouvelle carte de prévision, le stress.....on a quand même réussi à écouter le bulletin de RFI qui ne parle pas de cyclone en prévision mais d'un gros grain qui arriverait....encore ! Vu la force de celui de cette nuit, on hésite, ne devrait-on pas bouger, filer sur CARIACOU ? Ne sachant que faire, je m'en vais questionner un skipper de bateau de location, qui me répond qu'il n'a même pas de BLU et donc ne sait rien du tout (bravo le skipper... et rassurant surtout pour tout son équipage tranquilou en train de bronzer pendant que des cyclones arrivent sur le mouillage) ! Résultat, il ne m'apprend rien, et c'est moi qui le fait flipper ! Merci monsieur et au revoir ! Nous décidons de rester là, nous avons bien tenus ce grain là, pourquoi pas un autre... et nous avons bien fait, car il n'y a rien eu ! merci RFI, après une nuit blanche, on s'est tapé une journée et une autre nuit de flippe à attendre ! Bref, de cyclone, que dalle, rien vu, c'était juste une prévision pour nous faire peur ! Eh ben oui on a bien flippé, et ça nous apprendra à trop traîner dans le coin, vite vite on file vers le Sud se mettre à l'abri ! N'empêche, nous avons fait flipper pas mal de monde au mouillage car la rumeur s'est répandue aussitôt de bateaux en bateaux.... (un italien à côté a eu l'info par le pote du skipper que nous avons informé : "uno grosso depressione" qu'il a dit a son équipage....ouarf !) ça leur apprendra a trop glander tiens, c'est pas toujours les vacances hein ! UNION
PETIT SAINT VINCENT & PETITE MARTINIQUE Départ de UNION le 23 juillet à 13h en direction de PETITE MARTINIQUE. Arrivé aux environs de ...14h30, longue nav quand même....! Finalement, PETITE MARTINIQUE ça n'a pas l'air tellement sympa, y'a personne dans le mouillage, pas de belle plage ni d'eau claire.... et si on allait en face ? Superbe mouillage à PETIT SAINT VINCENT, l'île est magnifique, c'est en fait juste un hôtel alors y'a pas beaucoup de constructions, les plages sont splendides, l'eau bleue bleue bleue, on reste ! L'îlot Morpion, sympathique non ? C'est juste un tas de sable posé sur du corail, perdu au milieu de l'eau, incroyable, on est au milieu de nul part !CARIACOU Départ de Petit Saint Vincent pour Cariacou le 26 juillet vers 10h30. Arrivée à Hillsborough vers 12h, encore une grosse nav... Il fait beau, la mer est calme ... mais serait-ce enfin le retour des nav tranquilles ? On se croirait en Méditerranée en plein mois d'août... Du coup, Marie se décide à pécher !!! On découvre enfin le fonctionnement du super moulinet de pêche au gros... mais malheureusement nous n'aurons pas la chance du débutant... pour l'instant rien, rien... Précisons que nous péchons essentiellement pour Missa (le chat) qui rechigne ses croquettes depuis de nombreux jours ... (et les réserves de Corned Beef ou de sardines en boite, ça fait un peu chier de les lui filer ... bien qu'elle adore ça). Nous étions sur le point d'arriver à Hillsborough quant nous voyons un gars agiter les bras sur un bateau pneumatique Mooring, loin de tout bateau.... il semble avoir un problème... Nous nous rapprochons et le gars nous raconte qu'il retournait à son bateau (une sorte de cargo amarré près de Hillsborough) et qu'il a eu une panne... Allez, on l'accroche derrière Ti'Bouchon et 15 minutes plus tard, Marie nous fait une manoeuvre de "pro" pour rapprocher ce fou (qui était parti sans rame tout de même...) de son bateau d'où ses coéquipiers lui jette un bout... "Devon, next time, don't forget the pagaies ! ". Arrivée à Hillsborough et traditionnel rodéo avec les autorités pour entrer dans l'état de Grenade... c'est fou, pourtant, ils voient des milliers de navigateurs par an, mais ils restent presque tous antipathiques... genre, le gros soupir lorsqu'on demande un stylo... ou encore "je vous ai fait une fleur"... ah bon... on a pas vu... et la cerise sur le gateau, les 5 $EC (environ 1,5 euro) que nous devons payer au gars de l'immigration pour ... "le formulaire"... je ne savais pas que la photocopie coutait si cher dans ce pays... Enfin, on garde notre calme... il n'y a, du reste, que ça à faire... pour ne pas risquer d'augmenter la taxe d'entrée qui... varie... (70 $EC en entrant a Prickly Bay à Grenade, 50 en entrant à Cariacou (dépendant de Grenade...)). Nous allons finalement en fin de journée, retrouver notre calme mais bien encombré mouillage de Tyrell Bay. On re-essaie la pêche... toujours rien... allez c'est pas grave, on va finir par attraper quelque chose... un jour... ("euh, je prendrais du Corned Beef pour le chat au cas où hein ?").
FF et MC |
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